Autisme : comment mieux accompagner les adultes
La Haute Autorité de santé recommande de permettre aux autistes de mener une vie la plus autonome et indépendante possible en renforçant les aides à la personne.
Source AFPLes adultes autistes n'ont pas autant d'offres d'accompagnement que les enfants.
© Louise Oligny pour Le Point
Alors que 600 000 personnes pourraient être concernées en France par l'autisme, des recommandations, très attendues, sur l'accompagnement des adultes autistes sont publiées ce lundi par la Haute Autorité de santé (HAS). Ces nombreuses recommandations sont destinées à améliorer la qualité des interventions des travailleurs sociaux, psychologues et autres professionnels de santé.
En écho à ce que la HAS conseille pour les enfants depuis plusieurs années, le rapport désigne « les approches comportementales, neurodéveloppementales ou neurocognitives comme indispensables dans l'accompagnement de l'adulte autiste ». Les interventions doivent être « personnalisées » en fonction de son profil et de ses choix. L'idée est de permettre aux adultes avec troubles du spectre de l'autisme (TSA) de mener une vie la plus autonome et indépendante possible. « Le chiffre de 600 000 adultes autistes est parfois avancé pour estimer la prévalence en France », bien qu'« aucune donnée épidémiologique n'existe à ce jour », soulignent les deux organismes.
Privilégier l'inclusion en milieu ordinaire
Plusieurs rapports, dont un récemment de la Cour des comptes, ont souligné les lacunes dans la prise en charge des adultes autistes, et le gouvernement doit annoncer mi-mars un 4e plan autisme. En 2011, la HAS avait publié des recommandations concernant le diagnostic chez l'adulte, souvent obtenu avec difficulté et tardivement. La HAS et l'ANESM rappellent la nécessité d'un diagnostic « fiable ou réactualisé » pour toute personne qui le sollicite. Selon l'association Unapei, l'autisme concerne un grand nombre d'adultes qui n'ont jamais reçu de diagnostic ou en ont reçu un autre (« psychose infantile » par exemple).
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L'autisme, trouble neurodéveloppemental se caractérisant par des difficultés d'interaction sociale, des comportements répétitifs et des centres d'intérêt restreints ou spécifiques, peut s'accompagner ou non d'une déficience intellectuelle. Les deux organismes recommandent de privilégier l'inclusion en milieu ordinaire, et pour cela de développer l'offre d'accompagnement (services d'aide à la personne).
L'offre d'accueil en établissements est également insuffisante, plus de 1 000 adultes vivant encore dans des centres pour adolescents faute de places. « Il existe un réel manque de coordination et d'anticipation entre les structures », souligne le rapport, faisant des recommandations pour fluidifier la transition de l'adolescence à l'âge adulte. Les personnes autistes doivent autant que possible pouvoir exercer leurs droits, et être associées aux décisions qui les concernent. Plusieurs recommandations portent sur le soutien de leurs familles et entourages, qui doivent avoir accès à des solutions de répit.